Le Kimméridgien inférieur moyen*
de Charente-Maritime
(*biozone à Cymodoce ; sous-zone à Achilles)
Accès direct aux fiches de détermination des échinodermes
répertoriés dans cette sous-zone :
Les écihinides réguliers (sous-zone à Achilles) |
Les échinides irréguliers (sous-zone à Achilles) |
Les radioles (sous-zone à Achilles) |
Les étoiles de mer et ophiures (sous-zone à Achilles) |
Les crinoïdes et les comatules (sous-zone à Achilles) |
Les curiosités (sous-zone à Achilles) |
Comme nous le rappelons en introduction à ce site web, (ici : Introduction) le Kimméridgien inférieur en Charente-Maritime occupe un vaste territoire : on le rencontre de la commune de Marsilly (au nord de l’agglomération rochelaise), jusqu’à Châtelaillon-plage au sud ; et de l’île de Ré à l’ouest, jusqu’au département voisin, la Charente à l’est.
Vue d'ensemble d'une partie des affleurements littoraux d'Angoulins/mer depuis la Pointe de la Belette.
Consultez ci-après nos albums relatifs à cette sous-zone :
Les affleurements de la Motte-Greney et de Saint-Jean des sables : cliquez ici
Datation géologique par les ammonites de l'Oxfordien supérieur à la fin du Kimméridgien inférieur.
P.Hantzpergue, 1989
Cette seconde partie du site se consacre donc aux terrains de la sous-zone à Achilles, qui succèdent directement à ceux de la sous-zone à Cymodoce. Durant celle-ci, les sédiments et les peuplements indiquent une tendance régressive sur toute la bordure nord-aquitaine, (Hantzpergue, 1989) : cette baisse eustatique a peu à peu pour effet la création d’environnements de haute énergie, à proximité des zones continentales. Ces conditions environnementales permettent alors l’installation progressive de constructions récifales lenticulaires, propices au développement d'une vie benthique et épi-benthique diversifiée.
Le magazine "Fossiles" propose un dossier complet sur le gisement
de la Pointe du Chay.
(pour plus de renseignements, cliquez sur l'image)
Stratigraphie.
Les terrains appartenant à la sous-zone à Achilles en Charente-Maritime sont très importants : ils représentent une centaine de mètres d’épaisseur environ. Ces niveaux débutent au dessus de la discontinuité D2, et se caractérisent dans un premier temps par des calcaires à grain fin, parfois sublithographiques, à Nerinae et Montlivaltia. Ce niveau périrécifal renferme de nombreuses lentilles bioclastiques riches en organismes fossiles et possède une épaisseur moyenne de 15 mètres. Ces niveaux sont visible sur la côte rochelaise depuis le havre de La Rochelle, jusqu’à la Pointe du Roux (commune d’Aytré).
Paléogéographie et stratigraphie de la pointe du Chay :
Ensuite se développent des calcaires bioturbés à grain fin en bancs de 30 cm, entrecoupés de passées argileuses et lentilles calcaires lithographiques. Ce niveau affleure à partir de la Pointe du Roux (commune d’Aytré) et renferme une faune peu abondante encore dominée par des Nérinea et Montlivaltia, associées à de rares Périsphinctidae, (Lithacosphinctes achilles, Physodoceras altense). Ce niveau possède une épaisseur relativement constante de 17 m, avant de s’interrompre brusquement par une surface usée, (discontinuité D3).
Au-dessus, se développent d'imposantes formations lenticulaires à caractère récifal, dont de grandes portions sont accessibles dans l’île de Ré (de la pointe de la Couarde au phare des baleines (péri-récifal)), sur la commune d’Angoulins/mer, avec les falaises de la Pointe du Chay, des Chirats et de la Motte Greney, mais aussi dans les anciennes carrières d'Ardillères (lieu-dit les Pierrières) et du Thou, sans oublier les alentours des communes de Muron et Surgères qui ont aussi connu des épisodes récifaux lenticulaires. La fin de la série (troisième épisode récifal), se développe quant à elle plus à l'est, dans la région d'Aulnay.
Carte de localisation des affleurements littoraux permettant l'accès au Kimméridgien inférieur corallien sur le littoral charentais, (biozone à Cymodoce, sous-zone à Achilles). Illustration, Google Earth.
Globalement, le caractère récifal de ces formations s’estompe d’ouest en est : sur le département, les affleurements littoraux d'Angoulins permettent l'accès aux deux premiers épisodes récifaux. Ceux-ci, séparés par un hardground, sont observable de la presqu'île du Chay à la commune de Saint-Germain de Marencennes (plus à l'est).
Synthèse stratigraphique et évolution séquentielle de la série corallienne charentaise :
- Premier épisode récifal : il se compose de biohermes, majoritairement de polypiers rameux (Calamoseris, Stylina, Microsolena, Brachyseris et Rhipydogyra), ainsi que de grandes algues hémisphériques. Ces coraux et algues s’installent sur un fonds subsident et jouent un rôle stabilisateur. Au dessus, on rencontre de plus petits coraux, eux mêmes surmontés par des calcaires oolithiques et bioclastiques à Nérinées et Diceras. Puis, un hardground met brusquement fin au premier épisode récifal. Celui-ci est observable à la Pointe de la Barbette, puis par alternance de la Pointe des Chirats à la Motte Greney, (en passant par le port de pêche des Chirats).
Vue d'ensemble sur la Pointe de la Barbette (premier épisode récifal)
- Niveau récifal médian : entre les deux principaux épisodes récifaux, on observe l’existence d’un niveau médian composé de marnes et calcaires argileux (dans sa partie basse) et de calcaires à térébratules (dans sa partie haute). Ce niveau médian est particulièrement visible de la Pointe de la Barbette à la pointe du Chay, où la base des affleurements débute par l’imposant empilement de térébratules.
Vue d'ensemble des affleurements entre la Pointe du Chay et la Pointe de la Barbette.
- Deuxième épisode récifal : il débute par une assise argileuse décimétrique à Paracenoceras giganteum puis passe à des calcaires à Trichites, riches en ostréidés et pinnidés : Exogyra spiralis, Exogyra bruntutana, Alectryonia solidaria et Trichites saussurei.
Vue d'ensemble sur les affleurements entre la Pointe de la Belette et la Pointe du Chay, (deuxième épisode récifal).
Cet ensemble supporte de nouvelles constructions récifales divisibles en deux ensembles :
- des alternances marno-calcaires peu fossilifères à crinoïdes (principalement Apiocrinus roissyanus). Cet ensemble est particulièrement visible au pied des affleurements allant de la Pointe de la Belette à la Pointe du Chay.
- des calcaires bioclastiques à biohermes constructeurs corallo-trombolithiques, constituant le véritable deuxième épisode récifal. Celui-ci possède une extension géographique bien plus restreinte que le premier : les anciennes carrières des Pierrières et du Thou mettent en évidence la rapide disparition de ces édifices coralliens vers l’est et le sud, où ils sont relayés par une forte sédimentation calcareo-marneuse. La disparition de ces constructions récifales est donc dû à un progressif changement des conditions environnementales : l’augmentation de la tranche d’eau, à la fin de la sous-zone à Achilles, a entrainé le retour à des environnements de faible énergie et donc à l’accentuation de la subsidence, ayant pour effet la disparition de ces biohermes.
Retrouvez ci-après nos articles relatifs à la sous-zone à Achilles :
Ci-après, une vidéo montrant une partie des affleurements coralliens du Chay, (entre la Pointe de la Barbette et la Pointe du Chay) :
Carte postale aérienne des années 1970s, montrant une partie des affleurements littoraux sur la commune d'Angoulins/mer.
Consultez ci-après nos albums relatifs à cette sous-zone :
Les affleurements de la Motte-Greney et de Saint-Jean des sables : cliquez ici
Éléments paléo-environnementaux.
On estime que ces massifs coralliens, implantés sur la marge est de l'Océan Atlantique naissant, se situaient alors dans une tranche d'eau comprise entre 0 et -20 mètres de profondeur et qu'ils constituaient des massifs proximaux, (Olivier, 2000), à l’intérieur et à l’arrière desquelles vivaient les nombreux organismes dont nous découvrons aujourd’hui les restes, emprisonnés dans ces coraux. Cependant, les restes de cette série sédimentaire ne constituent pas une vision pétrifiée de ces massifs coralliens : ils sont le résultat de dépôts de démantèlement des récifs, ainsi que de nombreux dépôts de tempêtes.
Faunes d'échinodermes.
Découvrez ci-après notre album relatif aux échinodermes de la sous-zone à Achilles : cliquez ici.
Cette sous-zone est extrêmement riche en échinodermes fossiles : elle concentre la plus grande diversité faunique observable dans tout le Kimméridgien inférieur du département. Ce ne sont pas moins de 36 espèces d'échinides, 8 espèces d'encrines, une espèce de comatulide et de nombreuses espèces d'astérides, qui ont pu être découvertes au sein des différents niveaux de ces massifs coralliens.
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